Le Sénat met en avant l’importance du nucléaire dans la politique énergétique

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Le Sénat français met en avant l’importance fondamentale de l’énergie nucléaire dans le cadre de la politique énergétique du pays.

Jeanne Martin, Rédactrice en chef spécialisée dans les questions énergétiques, nous éclaire sur le rôle essentiel du nucléaire dans la politique énergétique française. Une récente commission d’enquête tenue au Palais du Luxembourg a réévalué l’approche de la France en matière de production et de consommation d’électricité, insistant sur l’importance de maximiser l’exploitation du parc nucléaire existant.

Les projections énergétiques pour 2035 et au-delà

La commission, lancée en janvier 2024 par le sénateur centriste Vincent Delahaye, a analysé les projections de production et de consommation d’électricité. Selon les prévisions les plus réalistes, la consommation d’électricité en France pourrait passer de 445 TWh en 2023 à 615 TWh en 2035, atteignant éventuellement 700 TWh en 2050. Cette augmentation est alignée avec la trajectoire d’électrification formulée par RTE en 2021.

Maximiser la production nucléaire

Une des recommandations fortes de la commission consiste à pousser la production nucléaire existante jusqu’à 95% de ses capacités, soit 391 TWh contre 320 TWh en 2023, d’ici 2030. Cela implique de prolonger l’activité des réacteurs nucléaires au-delà de soixante, voire quatre-vingts ans, jusqu’à la mise en service des premiers réacteurs EPR2 prévue en 2037 ou 2038. Cette stratégie vise à assurer une transition énergétique stable et économique.

Les défis économiques des énergies renouvelables

La commission sénatoriale a soulevé des préoccupations économiques concernant les énergies renouvelables. Selon son rapport, une forte proportion d’énergies renouvelables dans le mix électrique entraîne des coûts de production plus élevés. Depuis 2003, l’État a dépensé 34,8 milliards d’euros pour compenser ces coûts via la contribution au service public de l’électricité (CSPE). Les investissements nécessaires pour moderniser et étendre le réseau électrique ajouteraient 200 milliards d’euros d’ici 2040.

Neutralité technologique en Europe

Les sénateurs appellent également à défendre la neutralité technologique au sein de l’Union européenne, un principe censé garantir que chaque État membre puisse choisir son mix énergétique librement. Ils suggèrent que la France propose une « loi nucléaire » au niveau européen pour assurer que la production nucléaire bénéficie des divers programmes de financement européens, compensant ainsi les efforts disproportionnés demandés à la France en matière de développement des énergies renouvelables.

Réduire la facture énergétique des ménages

Pour alléger la facture d’électricité des Français, la commission propose plusieurs mesures, parmi lesquelles:

  • Ramener la TVA sur les produits énergétiques de 20% à 5,5% pour une consommation de base d’un ménage moyen.
  • Adopter une tarification progressive en fonction des volumes consommés.
  • Substituer la contribution tarifaire d’acheminement (CTA) par une dotation budgétaire.

Ils préconisent également de conclure un contrat pour différence (CFD) avec EDF, fixant des prix de l’électricité sur le long terme entre 60 et 65€/MWh. Ces mesures pourraient permettre de réduire de 40% les factures d’électricité des ménages et des artisans, pour un coût estimé à 3,5 milliards d’euros pour l’État.

Ce rapport appelle au pragmatisme et à une réévaluation régulière des objectifs énergétiques en fonction des avancées technologiques, afin d’assurer une transition énergétique équilibrée et durable.