Le site nucléaire de Golfech, situé dans le sud-ouest de la France, traverse une situation climatique exceptionnelle suite à l’arrêt temporaire de l’un de ses réacteurs. Cette décision, prise dans un contexte de préoccupations croissantes liées à la sécurité énergétique et aux enjeux climatiques, soulève des interrogations sur les implications pour l’approvisionnement électrique et les émissions de gaz à effet de serre. Dans un monde confronté à des défis environnementaux urgents, cet événement met en lumière les dilemmes auxquels fait face l’industrie nucléaire et son rôle dans la transition énergétique. Les conséquences de cet arrêt se font sentir non seulement à l’échelle locale, mais également à celle du réseau électrique national, accentuant ainsi le besoin d’une réflexion approfondie sur l’avenir du nucléaire en tant que source d’énergie durable.
Contexte de la décision
Le 30 juillet, EDF a annoncé l’arrêt du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) la veille, à 23h30. Cette décision a été prise en réponse aux conditions climatiques actuelles qui ont entraîné une augmentation significative de la température de la Garonne. EDF a expliqué que cette température devait atteindre 28°C le 30 juillet 2024. Pour respecter l’arrêté du 18 septembre 2006, qui impose une température moyenne journalière de la Garonne en aval de la centrale inférieure à 28°C, la décision d’arrêter le réacteur 2 a été prise en anticipation.
Maintien en service du réacteur 1
Malgré l’arrêt du réacteur 2, le réacteur 1 de la centrale continue de fonctionner à la demande de RTE, le gestionnaire du réseau électrique national. Sa puissance sera ajustée en fonction des besoins du réseau, garantissant ainsi un équilibre entre la consommation et la production d’électricité pendant cette période critique.
Contexte de fonctionnement exceptionnel
Lors de situations climatiques exceptionnelles, comme lorsque la température de la Garonne dépasse 28°C en aval de la centrale, les réacteurs de Golfech entrent en mode de fonctionnement exceptionnel. En vertu de l’arrêté de 2006, leur fonctionnement est alors limité aux situations où RTE requiert leur activité pour maintenir un équilibre entre production et consommation d’électricité. Dans ces cas, la limite de température moyenne maximale de la Garonne est relevée à 30°C.
- Température moyenne maximale de la Garonne en aval : 30°C
- Échauffement moyen horaire de la Garonne : +1,25°C en période estivale
Antécédents et dérogations
En 2022, les conditions climatiques exceptionnelles de sècheresse et de vagues de chaleur avaient empêché le respect complet des seuils de température fixés. En conséquence, la centrale de Golfech, ainsi que les centrales du Blayais, du Bugey, de Saint-Alban-Saint-Maurice et du Tricastin, avaient bénéficié d’une dérogation permettant leur fonctionnement en mode dérogatoire. La centrale de Golfech avait ainsi fonctionné en régime dérogatoire pendant sept jours, comme annoncé par EDF en mai 2023.
Implications pour l’industrie et l’environnement
L’arrêt du réacteur de Golfech dans un contexte de crise climatique souligne les défis auxquels l’industrie nucléaire doit faire face. La nécessité de maintenir un équilibre délicat entre production énergétique et préservation de l’environnement devient de plus en plus pressante. Il est crucial de continuer à informer le public sur ces enjeux complexes pour favoriser une compréhension claire des décisions prises et de leurs implications à long terme.