Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), instauré par la loi de programme du 13 juillet 2005, fait l’objet de critiques croissantes. La Cour des comptes, dans son récent rapport, souligne les instabilités et les coûts élevés pour les ménages et appelle à une réforme en profondeur. Face aux dérives observées, elle recommande soit une refonte majeure, soit une suppression pure et simple, proposant ainsi un tournant décisif pour un mécanisme qui peine à remplir ses objectifs initiaux.
Dans un récent rapport, la Cour des comptes met en lumière les défaillances du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) et appelle à une réforme profonde. Destiné à promouvoir l’efficacité énergétique en incitant les acteurs économiques à réaliser des économies d’énergie, ce mécanisme souffre aujourd’hui d’instabilité et génère des coûts élevés pour les ménages. La Cour des comptes propose différentes pistes de réforme, allant jusqu’à la suppression pure et simple du dispositif, à l’instar de ce qui a pu être observé au Danemark.
Un dispositif complexe et instable
Créés par la loi de programme du 13 juillet 2005, les Certificats d’Économies d’Énergie sont un pilier de la politique énergétique en France. Leur objectif est de contraindre les fournisseurs d’énergie, dits « obligés », à encourager la réalisation de travaux d’économies d’énergie. En contrepartie, ces fournisseurs se voient délivrer des CEE, qu’ils peuvent revendre ou échanger. Cependant, la Cour des comptes critique le caractère instable et complexe du dispositif, pointant du doigt les fluctuations des prix et les incertitudes qu’elles entraînent pour les acteurs concernés.
Des coûts exorbitants pour les ménages
La Cour des comptes souligne également que le dispositif des CEE engendre des coûts élevés pour les ménages. En effet, les charges financières liées aux transactions de certificats et à la mise en œuvre des travaux sont souvent répercutées sur les consommateurs finaux. Alors que le dispositif vise initialement à réduire les dépenses énergétiques des ménages, il semble parfois générer un effet contraire en augmentant leurs charges financières.
Évaluation des économies d’énergie réelles
Pour remédier aux lacunes actuelles, la Cour des comptes recommande de fonder le dispositif sur des économies d’énergie réelles et vérifiables. Aujourd’hui, les évaluations sont souvent basées sur des calculs théoriques qui ne reflètent pas nécessairement les économies d’énergie effectives réalisées. La mise en place de mesures plus concrètes et tangibles permettrait de rendre le dispositif plus transparent et plus efficace.
Une réforme structurelle nécessaire
Dans ce contexte, la Cour des comptes appelle à une réforme structurelle en profondeur. Plusieurs pistes sont envisagées, allant de la simplification des mécanismes de calcul et de délivrance des certificats à l’instauration de contrôles plus rigoureux. Une autre proposition consiste à renforcer la coordination entre les différents acteurs impliqués, afin de garantir une meilleure efficacité du dispositif.
La suppression envisagée du dispositif
Enfin, la Cour des comptes n’écarte pas l’option de supprimer le dispositif des CEE, comme cela a été fait au Danemark. Une telle mesure radicale impliquerait de repenser intégralement la stratégie nationale en matière d’économies d’énergie, en explorant des alternatives potentielles. Cette proposition est justifiée par les nombreuses failles observées et par le besoin de trouver des solutions plus adaptées et moins coûteuses pour les ménages.
Le dernier rapport de la Cour des comptes souligne l’importance de réformer de manière significative le dispositif des CEE pour répondre aux critiques de son caractère instable et coûteux. En mettant l’accent sur des économies d’énergie réelles et en envisageant des réformes structurelles, voire une suppression totale, la Cour propose des pistes d’amélioration essentielles pour le futur de la politique énergétique française.